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les derniers bretons.

que se disputent ensuite les joueurs, partagés en deux camps opposés. La victoire reste au parti qui a pu s’emparer de la soule et la porter sur une autre commune que celle où le jeu a commencé.

Cet exercice est un dernier vestige du culte que les Celtes rendaient au soleil. Ce ballon, par sa forme sphérique, représentait l’astre du jour ; on le jetait en l’air, comme pour le faire toucher à cet astre, et lorsqu’il retombait, on se le disputait ainsi qu’un objet sacré. Le nom même de soule vient du celtique heaul (soleil), dans lequel l’aspiration initiale a été changée en s, comme dans tous les mots étrangers adoptés par les Romains[1], ce qui a donné seaul ou soul.

  1. Voyez Vossius, Etymologicon lingua latinæ.