Page:Souvestre - Les Derniers Bretons (tome 2), 1836.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
71
la bretagne et les bretons.

Alors un délire furieux s’empara du paysan. Tenant sous son bras gauche la tête de François, il se mit à lui marteler le crâne avec son sabot qu’il tenait de la main droite. Cela dura sans doute long-temps, car le lendemain on trouva près du ruisseau François qui ne donnait aucun signe d’existence.

Telle était cependant la force du vieux souleur, qu’il revint à la vie ; mais il fallut le trépaner, et depuis ce jour il resta borgne et idiot.

Pierre, traduit en cour d’assises, ne répondit rien à toutes les questions du président, sinon que François était en Stival lorsqu’il l’avait rencontré, et que c’était comme ça qu’on jouait à la soule.

Il fut acquitté, mais les soules furent défendues pendant quelques années.