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les derniers bretons.

N’est-elle point belle cette Marseillaise catholique composée par de pauvres matelots d’autrefois ? ne respire-t-elle pas une forte et noble assurance ? n’est-elle point propre à donner dans les luttes furieuses cette confiance aveugle qui fait les victorieux. Et dites-nous, hommes d’aujourd’hui, qu’avez-vous à apprendre aux enfans d’Arzon à la place de cet hymne de leur clan ? quel est le chant avec lequel vous les mèneriez au combat, si venait l’heure de la mêlée ? que leur diriez-vous, à ces durs enfans de la mer, pour éveiller leur rage guerrière ? Cet hymne de leurs pères ! vous ne leur permettriez pas de le répéter ; vous leur diriez d’aller lire la proclamation collée au grand mât… — Ainsi la poésie s’en va, chassée de partout ; ainsi, à cette fièvre des cours de lion qui s’allumait aux airs chevaleresques des vieux temps, vous avez sub-