Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/13

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que des tuiles et des tuyaux de poêle. Les pigeons, qui aidaient à mes illusions agrestes ne me semblent plus que de misérables volatiles qui ont pris les toits pour basse-cour ; la fumée qui s’élève en légers flocons, au lieu de me faire songer aux soupiraux du Vésuve, me rappelle les préparations culinaires et l’eau de vaisselle ; enfin le télégraphe que j’aperçois de loin sur la vieille tour de Montmartre, me fait l’effet d’une ignoble potence dont le bras se dresse au-dessus de la cité.

Ainsi blessés de tout ce qu’ils rencontrent, mes regards s’abaissent sur l’hôtel qui fait face à ma mansarde.

L’influence du premier de l’an s’y fait visiblement sentir. Les domestiques ont un air d’empressement qui se proportionne à l’importance des étrennes reçues ou à recevoir. Je vois le propriétaire traversant la cour avec la mine morose que donnent les générosités forcées, et les visiteurs se multiplier, suivis de commissionnaires qui portent des fleurs, des cartons ou des jouets. Tout à coup la grande porte cochère est ouverte ; une calèche neuve, traînée par des chevaux de race, s’arrête au