Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/135

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il rencontra, près de la lisière, un inconnu occupé à trier des plantes qu’il venait d’herboriser. C’était un homme déjà vieux, d’une figure honnête, mais dont les yeux un peu enfoncés sous les sourcils avaient quelque chose de soucieux et de craintif. Il était vêtu d’un habit de drap brun, d’une veste grise, d’une culotte noire, de bas drapés, et tenait, sous le bras, une canne à pomme d’ivoire. Son aspect était celui d’un petit bourgeois retiré et vivant de son revenu, un peu au-dessous de la médiocrité dorée d’Horace.

Mon père, qui avait un grand respect pour l’âge, le salua poliment en passant ; mais dans ce mouvement une plante qu’il tenait à la main lui échappa.

L’inconnu se baissa pour la relever, et la reconnut.

— C’est une Deutaria heptaphyllos, dit-il ; je n’en avait point encore vu dans ces bois : l’avez-vous trouvée ici près, Monsieur ?

Mon père répondit qu’on la rencontrait en abondance au haut de la colline, vers Sèvres, ainsi que le grand Laserpitium.

— Aussi ! répéta le