Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/21

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rompe dans mes préparatifs et que l’on ne gâte ainsi ma surprise. Mais non, voilà que tout est en place : le poêle allumé ronfle doucement, la petite lampe brille sur la table, et la burette d’huile a pris place sur l’étagère. Le fumiste est reparti. Cette fois ma crainte qu’on n’arrive s’est transformée en impatience de ce qu’on n’arrive pas. Enfin, j’entends la voix des enfants ; les voici qui poussent la porte et qui se précipitent… Mais tous s’arrêtent avec des cris d’étonnement.

À la vue de la lampe, du poêle et du visiteur qui se tient comme un magicien au milieu de ces merveilles, ils reculent presque effrayés. Paulette est la première à comprendre ; l’arrivée de la grand’mère, qui a monté moins vite, achève l’explication. — Attendrissement, transports de joie, remercîments !

Mais les surprises ne sont point finies. La jeune sœur ouvre le four et découvre des marrons qui achèvent de griller ; la grand’mère vient de mettre la main sur les bouteilles de cidre qui garnissent le buffet, et je retire du panier que j’ai caché une langue fourrée, un coin de beurre et des pains frais.