Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/245

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a-t-il repris brusquement : Dieu vous la rend, c’est à votre sagesse et non au temps de la conserver. Ne dirait-on pas que les infirmités nous viennent comme une pluie ou comme un rayon de soleil, sans que nous y soyons pour quelque chose ! Avant de se plaindre d’être malade, il faudrait prouver qu’on a mérité de se bien porter.

J’ai voulu sourire, mais le docteur s’est fâché.

— Ah ! vous croyez que je plaisante, a-t-il repris en élevant la voix ; mais dites-moi un peu qui de nous donne à sa santé l’attention qu’il donne à sa fortune ? Economisez-vous vos forces comme vous économisez votre argent ? évitez-vous les excès ou les imprudences avec le même soin que les folles dépenses ou les mauvais placements ! avez-vous une comptabilité ouverte pour votre tempérament comme pour votre industrie ? cherchez-vous chaque soir ce qui a pu vous être salutaire ou malfaisant, avec la prudence que vous apportez à l’examen de vos affaires ? Vous-même, qui riez, n’avez-vous pas provoqué le mal par mille extravagances ?

J’ai voulu protester en demandant l’indication de