Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/248

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Là-dessus il m’a encore tâté le pouls, et il est parti, en déclarant que son ministère était fini, et que le reste me regardait.

Le docteur sorti, je me suis mis à réfléchir.

Pour être trop absolue, son idée n’en a pas moins un fond de justesse. Combien de fois nous attribuons au hasard le mal dont il faudrait chercher l’origine en nous-mêmes ! Peut-être eût-il été sage de le laisser achever l’examen commencé.

Mais n’en est-il pas un autre encore plus important, celui qui intéresse la santé de l’âme ? suis-je bien sûr de n’avoir rien négligé pour la préserver pendant l’année qui va finir ? Soldat de Dieu parmi les hommes, ai-je bien conservé mon courage et mes armes ? Serai-je prêt pour cette grande revue des morts que doit passer Celui qui est dans la sombre vallée de Josaphat ?

Ose te regarder toi-même, ô mon âme, et cherche combien de fois tu as failli.

D’abord, tu as failli par orgueil ! Car je n’ai pas recherché les simples. Trop abreuvé des vins enivrants du génie, je n’ai plus trouvé de saveur à l’eau courante. J’ai dédaigné les paroles qui n’avaient