Page:Souvestre - Un philosophe sous les toits, 1854.djvu/98

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rayons, que la brise arrive avec la senteur des jardins et des bois, là qu’un papillon égaré s’aventure parfois à travers les fleurs de la mansarde, et que les refrains de l’ouvrière diligente saluent le lever du jour. Les étages inférieurs sont encore plongés dans le sommeil, le silence et l’ombre, qu’ici règnent déjà le travail, la lumière et les chants !

Quelle vie autour de moi ! voilà l’hirondelle qui revient de la provision, le bec plein d’insectes pour ses petits ; les moineaux secouent leurs ailes humides de rosée en se poursuivant dans les rayons de soleil ; mes voisines entrouvrent leurs fenêtres, et leurs frais visages saluent l’aurore ! Heure charmante de réveil où tout se reprend à la sensation et au mouvement, où la première lueur frappe la création pour la faire revivre comme la baguette magique frappait le palais de la Belle au bois dormant. Il y a un moment de repos pour toutes les angoisses ; les souffrances du malade s’apaisent, et un souffle d’espoir se glisse dons les cœurs abattus. Mais ce n’est, hélas ! qu’un court répit ! tout reprendra bientôt sa marche ! la grande machine humaine va se remettre en mouvement avec ses longs efforts,