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Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/119

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rapide. Elle ne stagnait point sous le soleil comme un miroir implacable, jadis, avant qu’un renforcement du génie latin ne fût venu l’endiguer de toutes parts. Le poème est ainsi tout de souplesse et d’ondoyance rythmique, musicale, non uniment berceuse à la manière lamartinienne, mais comme la langue même, diversement courante et changeante, libre, avec des fuites menues et des retours bouillonneux, et des ruisselets qui se cherchent et se contrarient, pour enfin converger vers de clairs bassins étales.

Je pourrais citer encore plusieurs pages, au lieu de la suivante, plus curieuses de détours et de rythmes et aussi probantes ; j’ai choisi néanmoins celle-ci où apparaît aussitôt cette simplicité populaire recouvrant les fines subtilités. Le poète éveille en lui le souvenir d’une heure pensive ; il a ressuscité le paysage d’une ville et des horizons qui en éclairent la vie ; il conte :

Debout, appuyé d’une main

A quelque pierre des temps anciens,