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Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/133

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sont toujours revenus aux «contes de Perrault», car pour être populaire il ne faut pas que la légende soit oubliée du peuple dès qu’il perd son inconscience. Il faut qu’elle traverse toutes les couches lettrées comme il est arrivé pour les seules histoires dela Mèrel’Oie (i).Maisle cahier n’en est pas gros et on peut espérer qu’on ne nous tirera plus rien de la « Belle au bois dormant ». Aussi, instinctivement, les poètes novateurs ont-ils eu raison de ne se point préoccuper de héros légendaires particuliers, de se remettre seulement dans le sentiment populaire et de laisser la légende sortir de leur vie intérieure. M. Albert Mockel l’a constaté lui-même : « L’afflux trop puissant de la littérature antique au xv° et au xvie siècle nous a jetés loin de nous » (2). Il oublie d’en conclure qu’il est peutêtre moins artificiel pour un poète contemporain

(i) M. Albert Mockel a bien soin d’indiquer cette idée qui corrige son affirmation ; toutefois il n’appuie pas assez.

(2) Propos de littérature, p. ia3t