Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/156

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j’en tuerais cent, j’en tuerais mille…

Sonnez donc, sonneurs de la noce !

et sonnez fort, et sonnez vile !…

Quand vous serez partis,

nous resterons seuls, tous les deux.

Et je lui mettrai la main et la tête

sur mes genoux, —

et lui avouerai la vérité.

Et la vérité ne lui paraîtra pas terrible…

la vérité nous oublierons petit à petit…

je serai sa mère à vingt ans près de lui,

je l’embrasserai de loin, dans l’air, tout autour,

et le temps passera toujours,

et le temps passera toujours…

Que je souffre, mes pauvres yeux !

à n’en plus pouvoir…

Tout à l’heure je sentais

mon courage crever tout le long de la route ;

à chaque pas il crevait un petit peu plus ..

0 ! madame Marie de pitié,

combien l’amour est grand !

Mais je ne peux plus rien maintenant…

je sens mon cœur qui s’en va de moi.

Ma bouche a beau serrer les dents,

les baisers sortent, les baisers crient,

le premier baiser veut sortir…

je sens là au bout de ma bouche,