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Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/170

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est immédiate de ce que nous pensons par ce que nous voyons, entendons, goûtons, sentons, touchons. Rendre une de ces réfractions qui suffit à indiquer la pensée initiale, au lieu de la pensée même, et qui l’intensifie de toute la profondeur des choses suggérées, est le suprême art de l’Evocatrice. Le frémissement de la feuille d’arbre qui arrête notre vue au moment de l’éclosion mentale, s’il vibre en une image indécise ou un rythme subtil, peut mieux épanouir le sentiment même que toutes les littéraires amplifications qui le détachent de la sensation synthétique où une expression d’art l’enveloppe et le condense. Or la substitution du développement oratoire (avec tout ce qu’elle nécessite d’attaches et de jointures) à la spontanéité d’un élan, d’un cri, a, pendant des siècles, décharné le verbe poétique des expressions, des formes de ces sensations constitutives qui en sont les plus impérieux éléments (i).

(i)Il resterait à préciser dans quelle mesure,dèsque le rythme