Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/187

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hommes faits ; mais les murs grandissent tou jours, les dépassent, montent, se courbent en voûte : ils n’ont plus qu’à attendre la mort.

En attendant, Jules Renard, bon geôlier, les surveille. Il a ouvert juste le carré d’un petit judas sur leurs grimaces tragiques ou grotesques. Rien ne lui échappe. Il est inutile que nous fassions les malins : on n’échappera pas plus en gros qu’en détail. Avec ses airs de rire, son œil nous tient ferme. Voyez celui-ci :

LE CHERCHEUR D’OR

Harpagonnet avait dans sa bourse deux pièces d’or volées à son père. Fréquemment, il tâtait sa poche, sentait les pièces, et, fidèle gardienne, sa main ne s’éloignait pas. Bientôt il n’y tint plus ; il voulait les contempler, ouvrit sa bourse et les mania.

Et Voici que les] deux pièces d’or tombèrent, roulèrent,