Page:Souza - La Poésie populaire et le Lyrisme sentimental, 1899.djvu/41

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d’erreurs sî grossières. D’une manière générale, on blâme ceux-ci de perdre le sens simple et vrai des choses, de sacrifier l’émotion sincère à des hardiesses composites faites de plus d’artifices que d’art. Eux, sans rien accepter de la critique, répondent avec plus ou moins de sérénité que, s’ils étendent leur art, c’est pour approfondir, au contraire, cette nature qu’on leur oppose : et c’est ainsi que chaque siècle entend plusieurs fois le lied de Walter devant les Maîtres Chanteurs.

Jamais opposition entre novateurs et traditionnalistes ne fut plus marquée qu’aujourd’hui. Pour les poètes, elle semble même s’accuser d’une façon particulière par la faveur toujours plus vive dont jouit la poésie rustique, ses imaginations ingénues, fraîches et de prime-saut. Des chercheurs enthousiastes fouillent pour la quérir le coin des vieilles provinces. De gentils trouvères parisiennants, munis de leur plume, tels les sorciers de jadis de leur baguette de coudrier, marchent à la découverte de chansons populaires