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Page:Souza - Oeuvres completes T5et6.djvu/128

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CHAPITRE LXXVIII.


Eugénie, chère à sa famille, adorée de Ladislas, se sentait ranimée, et croyait retenir à la vie. Son ame s’ouvrait aux plus douces impressions ; elle s’y livrait avec un sentiment délicieux. Voir Ladislas, tous les jours, à toute heure… n’entendre que des paroles d’amitié… éprouver le charme de l’amour, sans en redouter le danger, était une situation si nouvelle, que jamais son imagination charmée ne lui avait offert un bonheur plus désirable.

Engagée par des vœux qu’elle respectait, l’amour n’était entré dans l’ame d’Eugénie, qu’en y rappelant fortement ses devoirs ; le cri de sa conscience avait toujours balancé l’ascendant de Ladislas… Dans ce moment, satisfaite, paisible, elle ne pensait qu’à dissimuler ses souffrances, pour ne pas affliger de si tendres parens, un si parfait ami.