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Des étrangers !

GERTRUDE

Des étrangers ! T’a-t-il fait quelque chose ?

MÈRE-FLANDRE

Des étrangers ! T’a-t’il fait quelque chose ? Non ;
Mais puisqu’il est d’Anvers, qu’il reste aux Anversois !
Que vient-il faire ici, chez nous ? Chacun chez soi !

GERTRUDE, riant,

Mère bougon !

MÈRE-FLANDRE

Mère bougon ! C’est vrai ! Nous sommes envahis
Par ces gaillards ! Il en vient de tous les pays !
On leur ouvre le port, la ville, la maison,
Et l’on ne songe pas qu’avec les cargaisons
Qu’ils débarquent sans fin de leurs naves profondes
Sortent en même temps tous les péchés du monde !

GERTRUDE, vivement et gaiement,

Ah ! vraiment, c’est ici qu’on peut dire du mal
De tous ces grands vaisseaux qui montent le canal
Vers nous, lourds de trésors et joyeux d’oriflammes,
Pour faire la richesse et la gaîté de Damme !
Que serions-nous sans eux ?