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Page:Spaak - À Damme en Flandre.djvu/38

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CORNEILLE, brusquement,

Comme il s’ensable ! Allons ! n’exagère donc point !

JOORIS

Comment ? Je te dis que j’ai mis une heure, au moins !
Je te dis qu’autrefois — mais il y a quinze ans ! —
Le havre était facile et sûr, et qu’à présent,
Là-même où l’on passait confiant et tranquille,
On sent bien les sablons qui vous râpent la quille !

CORNEILLE, sur un ton de colère,

Mais oui ; sans doute ! On y travaille !

JOORIS, surpris et se tournant vers Pierre,

Mais oui ; sans doute ! On y travaille ! Il est nerveux !

(À Corneille)

Eh ! Ce n’est pas à toi, c’est au port que j’en veux !
Pourquoi te fâches-tu, mon ami ?

CORNEILLE

Pourquoi te fâches-tu, mon ami ? Je me fâche
Parce que tous les jours à présent, quelques lâches
Ou quelques sots, voyant que du sable s’amasse
Entre Mude et Kadzant et retrécit la passe,
Crient que la mer s’éloigne et que la Flandre meurt
Lentement, sans songer que ces folles clameurs