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PREMIER ACTE


Un matin de printemps et de fine lumière baigne la petite ville dont les moulins tournent non loin de Gorcum, entre la Meuse et le Rhin. Dans la chambre, vaste et claire, la mère de Jean et Kaatje, sa cousine, remplissent de vêtements et d’objets déposés sur la table un sac de toile que retiennent des courroies. Par les carreaux losanges des fenêtres, dont les volets intérieurs sont écartés, et par la porte ouverte sur le perron, s’aperçoivent, au fond, les arbres déjà verts et, plus loin, la campagne riante et plate qu’animent les moulins et le voyage paisible des nuages blancs. Le soleil pénètre dans la chambre en rayons obliques qui caressent les meubles et découpent sur les dalles