Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LE PÈRE (affectueux)

C’était tout naturel ! Mais oui, Kaatje, c’était
Tout naturel ! Et tu disais vrai ; le fait est
Qu’il a si largement donné de ses nouvelles,
Qu’il aura beau, demain, se creuser la cervelle
Pour conter une seule chose qu’il a faite,
Sans que nous lui disions : Tais-toi ! Tu te répètes !
N’est-ce pas ?

KAATJE

N’est-ce pas ?Que tu es méchant !

LA MÈRE

N’est-ce pas ? Que tu es méchant ! Mais non, il rit !

LE PÈRE

Je ris ! Je reconnais qu’il a beaucoup écrit,
Et que nul n’eût été meilleur ! Ce qui n’empêche
Que je serais heureux pourtant qu’il se dépêche !

Pendant cette conversation, lentement le jour s’est éteint. La mère a allumé la lampe de cuivre qui se trouve sur la table. La chambre n’est éclairée que par sa flamme et celle du foyer.
LA MÈRE

La nuit est tout à fait tombée !