Page:Spaak - Kaatje, préf. Verhaeren, 1908.djvu/80

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

JEAN (toujours sur le seuil, suppliant)

Père, soyez sévère et dur, c’est votre droit,
Mais répondez, je vous en supplie… elle a froid…

LE PÈRE (après un silence)

Qu’elle entre !

JEAN (se retourne et appelle, doucement)

Qu’elle entre ! Pomona ?… Viens ; tu as froid ?

En disant ces mots il s’est approché tendrement de Pomona, qui entre hésitante et craintive. Elle est couverte d’un manteau qui l’enveloppe toute et ses cheveux noirs sont entourés d’une écharpe.
POMONA (répondant à Jean timidement)

Qu’elle entre ! Pomona ?… Viens ; tu as froid ? Un peu.

JEAN (à son père)

Vous voulez bien qu’elle se mette près du feu ?…

Il conduit Pomona devant la cheminée.

Veux-tu t’asseoir ?

POMONA (à voix basse)

Veux-tu t’asseoir ? Non, non ; c’est bien ainsi ; debout…

Un long silence. Les parents et Kaatje ont regardé l’Italienne, sans faire un geste.