Page:Spencer - La Science sociale.djvu/17

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il s’agit de politique, nous allons nous adresser à une science concrète et poser la question suivante : que sont les taches solaires, et quelle constitution du soleil supposent-elles ?

Parmi les réponses qu’on a essayé de faire à cette question, il faut mentionner d’abord celle de Wilson, adoptée par Sir William Herschel, d’après laquelle la surface visible du soleil serait une enveloppe lumineuse, au dedans de laquelle une enveloppe nuageuse recouvrirait un corps central obscur. Lorsque, par suite de quelque accident, l’enveloppe lumineuse est rompue, des portions de l’enveloppe nuageuse et du corps central obscur deviennent visibles et constituent ce que nous appelons l’ombre et la pénombre. Cette hypothèse a été d’abord accueillie avec faveur, parce qu’elle s’accordait avec une idée téléologique d’après laquelle le soleil devait être habitable ; elle expliquait d’ailleurs suffisamment certaines apparences, particulièrement l’aspect concave présenté par les taches quand elles arrivent au bord du disque. Sir John Herschel a défendu l’hypothèse de son père et a fait remarquer que l’action des cyclones devait contribuer aux dispersions locales de la photosphère. Mais une objection décisive a été soulevée, et, dans ces dernières années, est devenue de plus en plus pressante : c’est que l’origine de la lumière et de la chaleur reste sans explications. On a beau supposer des aurores boréales, on ne fait que reculer la difficulté ; à moins que la lumière et la chaleur ne puissent perpétuellement s’engendrer de rien, il faut une provision de force qui s’épuise pour les produire.

D’après une hypothèse contraire, qui se rattache naturellement à la supposition d’une origine nébulaire, la masse du soleil serait incandescente ; cette incandescence serait produite et entretenue par l’agrégation progressive d’une matière autrefois très-diffuse ; au-dessus de la surface en fusion il existerait une atmosphère formée de gaz métalliques qui s’élèvent d’une façon continue, se condensent pour former la photosphère visible, puis se précipitent. Dans ce cas, que seraient les taches solaires ? Kirchoff, prenant pour point de départ cette hypothèse déjà émise antérieurement aux découvertes qu’il a faites à l’aide du spectroscope, a prétendu que les taches solaires étaient des nuages formés car