Aller au contenu

Page:Spenlé - Novalis.djvu/449

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
61
LES COURANTS D’OPINION

geait cependant très sérieusement à prendre service dans les armées qui devaient combattre les phalanges républicaines sur le Rhin ! — Que Novalis ait appartenu par sa naissance à un milieu aristocratique, on ne saurait, en bonne justice, l’en rendre responsable. Mais qu’il ait été un « aristocrate » dans le sens où M. Brandes prend le mot, c’est inexact. L’aristocratie qu’il rêvait, comme les autres romantiques de son temps, c’était une aristocratie de culture et d’intelligence ou, plus exactement, une aristocratie d’artistes, et il s’est représenté lui-même sous les traits du poète Henri d’Ofterdingen, fils d’un humble artisan d’Eisenach. — De même on peut se demander dans quelle œuvre Novalis a glorifié « la puissance temporelle du pape ». Le pamphlet religieux d’Europa aboutit à une conclusion précisément opposée et sur ce point encore M. Brandes a profondément méconnu les véritables aspirations religieuses et philosophiques du romantisme primitif. — Ce sont ces problèmes particuliers, soulevés par l’interprétation de l’œuvre de Novalis, que nous allons à présent encore passer en revue.