Page:Sphinxiana, chez Blocquel et Castiaux.djvu/123

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PORTRAIT DU SPHINX.

Né parmi les rochers, au pied du Cythéron,
Ce monstre à voix humaine, aigle, femme et lion,
De la nature entière exécrable assemblage,
Unissait contre tout l’artifice à la rage.


Ce monstre proposait une énigme à chaque personne qu’il rencontrait, et dévorait impitoyablement toutes celles qui n’en donnaient point le mot. Thèbes offrit d’une voix commune, l’empire à l’heureux interprète qui découvrirait le sens mystérieux de cette énigme. Les sages, les vieillards, séduits par l’espérance et fiers de la supériorité que leur donnaient et leurs talens et leur âge, osèrent affronter le courroux du monstre impénétrable : ils expirèrent tous. Mais Œdipe, guidé par la fortune, délivra la terre de ce monstre terrible, et parvint au trône en expliquant l’énigme.