Page:Sphinxiana, chez Blocquel et Castiaux.djvu/54

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Suivant les passions d’autrui,
À la joie, au chagrin, je cède ou je résiste.
Je pleurerai demain, si je ris aujourd’hui ;
Mais on ne peut savoir si je suis gaie ou
triste,
Si lorsque de parler on me donne l’emploi,
D’autres, en même-temps, ne parlent
qu’avec moi.

Comme j’ai la voix éclatante,
Beaucoup de ceux vers qui cet éclat les
conduit,
Venant presqu’aussitôt, remplissent mon
attente :
Mais quelquefois j’ai beau faire grand
bruit,
Il est des gens d’humeur rebelle,
Quoiqu’à cris redoubles long-temps je
les appelle,
De qui je ne pourrais jamais rien obtenir,
Si l’on n’allait chez eux pour les faire venir.


(95) ÉNIGME.

J’ai deux pieds avec une tête,
Et je ne suis homme ni bête.