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éthique

Définition VI. — Sur la nécessité pour Dieu de posséder une infinité d’attributs, voir Court Traité, I, chap. ii, et les notes explicatives correspondantes.


Définition VII. — Je traduis operari par produire quelque effet et non par agir, Spinoza paraissant distinguer entre l’action à laquelle se détermine d’elle-même une chose libre et l’opération à laquelle est déterminée du dehors une chose contrainte ; toute opération soutient un certain rapport (ratio) avec une autre ou est conditionnée ; voir Prop. 28.


Définition VIII. — L’éternité est l’existence conçue absolument ; elle s’oppose à la durée qui est une continuation indéfinie de l’existence (Éthique, II, Déf. 5) et ne peut être attribuée qu’aux choses qui n’existent pas par elles-mêmes ; l’éternité n’a donc rien de commun avec le temps, qui n’est lui-même qu’un mode de penser ou plutôt d’imaginer la durée (de se la représenter comme formée de parties distinctes auxquelles on peut assigner un nombre ad libitum) ; au sujet de l’éternité, voir Pensées métaphys. partie I, chap. iv, et partie II, chap. i. Au sujet du mot expliquée, voir même ouvrage, partie I, chap. i, 4, et la note explicative correspondante (note c, vol. I. p. 558).


Axiome IV. — Pour bien entendre cet axiome, le rapprocher de ce qui est dit dans le Traité de la Réforme de l’entendement : la vraie science procède de la cause aux effets (§ 13) ; les choses appelées communément réelles et que l’on croit données expérimentalement, ne sont point connues, et l’existence en est seulement conçue comme possible, aussi longtemps qu’elles n’ont pas été déduites de leurs causes (§ 34) ; voir les notes explicatives correspondantes.


Axiome VI. — Pour l’intelligence de cet axiome, voir Réforme de l’entendement, § 41, avec la note explicative. Une idée vraie est une idée que l’esprit forme absolument (ibidem, § 64) ou déduit dûment d’une autre ; elle a nécessairement un objet et s’accorde pleinement avec lui, sans quoi nulle connaissance n’est possible ; le vrai a le réel pour objet parce qu’il est le vrai.


Propositions I à XV. — Cette première section de l’Éthique, où est établie l’existence d’un Dieu unique et infini embrassant la totalité des êtres réels, devra être rapprochée des deux premiers chapitres du Court Traité et de l’Appendice de cet ouvrage ; on observera, en particulier, que plusieurs des propositions démontrées par Spinoza dans l’Éthique sont énoncées sous forme d’axiomes dans l’Appendice.