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AVERTISSEMENT

actuel, et, s’il passe trop rapidement, il risque de mal comprendre. J’ai essayé de diminuer ce danger par les explications qu’on trouvera dans mes notes à la fin du volume. Il m’a fallu aussi tirer de l’oubli quelques mots de l’ancien langage, tels qu’appéter, assentir. Enfin, outre la lourdeur de mes phrases suivant d’aussi près que possible l’original latin, on peut me reprocher d’user parfois de tours vieillis ; j’avoue l’avoir fait sans scrupule quand ma traduction m’a paru y gagner en exactitude. Je m’excuse ici de n’avoir pas su mieux concilier le devoir d’être fidèle avec celui d’épargner au lecteur toute peine inutile ; on le reconnaîtra, toutefois, une façon d’écrire, qui serait maladroite et ridiculement affectée si j’exprimais ma pensée personnelle, a droit à quelque indulgence dans la traduction d’un auteur vieux de plus de deux siècles et qui use lui-même d’un style latin fort, précis, d’une réelle beauté parfois dans sa sévérité, mais s’astreignant volontairement à de constantes répétitions de mots, sans prétention aucune à la légèreté, ne reculant pas devant l’emploi du vocabulaire scolastique et détournant parfois de leur sens habituel les mots de la langue commune.