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DE LA NATURE ET DE L’ORIGINE DE L’ÂME

choses vraiment (Prop. 41), c’est-à-dire comme elle est en elle-même (Ax. 6, p. I). Mais (Prop. 16, p. I) cette nécessité des choses est la nécessité même de la nature éternelle de Dieu. Il est donc de la nature de la Raison de considérer les choses comme possédant cette sorte d’éternité. Ajoutez que les principes de la Raison sont des notions (Prop. 38) qui expliquent ce qui est commun à toutes choses, et (Prop. 37) n’expliquent l’essence d’aucune chose singulière ; qui par conséquent doivent être conçues sans aucune relation au temps et comme possédant une certaine sorte d’éternité. C. Q. F. D.

PROPOSITION XLV

Chaque idée d’un corps quelconque, ou d’une chose singulière existant en acte, enveloppe nécessairement l’essence éternelle et infinie de Dieu.