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DE L’ORIGINE ET DE LA NATURE DES AFFECTIONS

DÉMONSTRATION

L’Âme, autant qu’elle peut, s’efforce d’imaginer ce qui accroît ou seconde la puissance d’agir du Corps (Prop. 12), c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 13) ce qu’elle aime. Mais l’imagination est secondée par ce qui pose l’existence de la chose, et réduite au contraire par ce qui l’exclut (Prop. 17, p. II) ; donc les images des choses qui posent l’existence de la chose aimée secondent l’effort de l’Âme par lequel elle s’efforce de l’imaginer, c’est-à-dire (Scolie de la Prop. 11) affectent l’Âme de Joie ; et, au contraire, les choses qui excluent l’existence de la chose aimée, réduisent cet effort de l’Âme, c’est-à-dire (même Scolie) affectent l’Âme de Tristesse. Qui donc imagine que ce qu’il aime est détruit, sera contristé, etc. C. Q. F. D.

PROPOSITION XX

Qui imagine que ce qu’il a en haine est détruit, sera joyeux.