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DE DIEU

tante il y a nécessairement une certaine cause en vertu de laquelle elle existe ; 4o il faut enfin noter que cette cause en vertu de laquelle une chose existe doit ou bien être contenue dans la nature même et la définition de la chose existante (alors en effet il appartient à sa nature d’exister) ou bien être donnée en dehors d’elle. Cela posé, il suit que, si dans la nature il existe un certain nombre d’individus, il doit y avoir nécessairement une cause en vertu de laquelle ces individus et non un moindre ou un plus grand nombre existent. Si, par exemple, il existe dans la nature vingt hommes (je suppose pour plus de clarté qu’ils existent tous en même temps et n’ont pas été précédés par d’autres), il ne suffira pas (pour rendre compte de l’existence de ces vingt hommes) que nous fassions connaître la cause de la nature humaine en général ; il faudra, en outre, que nous fassions connaître la cause pour laquelle il n’en existe ni plus ni moins de vingt, puisque (en vertu de la 3e observation) il doit y avoir nécessairement une cause de l’existence de chacun. Mais cette cause (suivant les observations 2 et 3) ne peut être contenue dans