permis de l’écarter par la voie paraissant la plus sûre ; tout ce qu’il y a, au contraire, que nous jugeons qui est bon ou utile à la conservation de notre être et à la jouissance de la vie conforme à la Raison, il nous est permis de le prendre pour notre usage et de nous en servir de toute façon ; et absolument parlant il est permis à chacun, suivant le droit suprême de la Nature, de faire ce qu’il juge convenir à son utilité.
Rien ne peut mieux s’accorder avec la nature d’une chose que les autres individus de même espèce ; il n’y a donc rien de plus utile pour la conservation de l’être propre et la jouissance de la vie conforme à la raison qu’un homme dirigé par la Raison. En outre, puisque parmi les choses singulières nous ne savons rien qui ait plus de prix qu’un homme dirigé par la Raison, personne ne peut mieux montrer ce qu’il vaut par son habileté et ses aptitudes, qu’en élevant des hommes de façon qu’ils vivent enfin sous la propre souveraineté de la Raison.