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Page:Spinoza - Éthique, trad. Appuhn, 1913.djvu/601

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DE LA LIBERTÉ DE L’HOMME

(Prop. 36, p. I) et que nous connaissons clairement et distinctement (Prop. 40, p. II) tout ce qui suit d’une idée qui est adéquate en nous, il suit de là que chacun a le pouvoir de se connaître lui-même et de connaître ses affections, sinon absolument, du moins en partie, clairement et distinctement et de faire en conséquence qu’il ait moins à en pâtir. À cela nous devons travailler surtout, à connaître, veux-je dire, autant que possible chaque affection clairement et distinctement ; de façon que l’Âme soit déterminée par chaque affection à penser ce qu’elle perçoit clairement et distinctement, et où elle trouve un plein contentement ; et pour qu’ainsi l’affection elle-même soit séparée de la pensée d’une cause extérieure et jointe à des pensées vraies ; par où il arrivera que non seulement l’Amour et la Haine seront détruits (Prop. 2), mais que l’appétit aussi et les désirs naissant habituellement de cette affection ne pourront avoir d’excès (Prop. 61, p. IV). Car il faut noter avant tout que c’est un seul et même appétit par lequel l’homme est dit également bien actif et passif.