pourquoi l’affection se rapportant à la chose considérée comme absente n’est pas d’une nature telle qu’elle l’emporte sur les autres actions et la puissance de l’homme (voir à leur sujet Prop. 6, p. IV), mais, au contraire, d’une nature telle qu’elle puisse être réduite en quelque manière par les affections excluant l’existence de sa cause extérieure (Prop. 9, p. IV). Or une affection tirant son origine de la Raison se rapporte nécessairement aux propriétés communes des choses (voir la défin. de la Raison dans le Scolie 2 de la Prop. 40, p. II) que nous considérons toujours comme présentes (il ne peut rien y avoir en effet qui en exclue l’existence présente), et que nous imaginons toujours de la même manière (Prop. 38, p. II). C’est pourquoi une telle affection demeure toujours la même, et en conséquence les affections qui lui sont contraires et qui ne sont point alimentées par leurs causes extérieures, devront (Axiome 1) de plus en plus s’accommoder à elle jusqu’à ce qu’elles ne lui soient plus contraires ; et en cela une affection tirant son origine de la Raison est plus puissante. C. Q. F. D.