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éthique

Axiome. — Comme il le fait observer dans le Scolie de la Proposition 37, Partie V, Spinoza considère ici les choses dans l’espace et dans la durée.


Propositions I à XVIII. — Les dix-huit premières propositions de la quatrième Partie exposent proprement la servitude de l’homme, c’est-à-dire sa dépendance à l’égard des causes extérieures et de l’ordre commun de la Nature, son irrationalité (voir, ci-dessus, la note relative aux Propositions 1 à 9, partie II), à laquelle la simple aperception du vrai par l’esprit n’apporte point de remède, si le corps et conséquemment l’âme, en tant que siège des affections, n’en sont pas modifiées (cf. Prop. I et 14, Scolie de la Prop. 17).


Proposition V. — Il est utile de rapprocher cette proposition de la Proposition 9 de la troisième partie pour interpréter correctement cette dernière. En tant qu’elle a une idée inadéquate et conséquemment une passion, l’âme s’efforce de persévérer dans son être, mais cette idée ou cette passion ne manifeste cependant pas sa véritable nature ou puissance ; pas plus que l’erreur, si fort qu’on y soit attaché, n’est imputable à la pensée.

D’un homme qui est dans l’erreur on ne doit pas dire qu’il est certain (Scolie de la Prop. 49, Partie II) ; d’un homme qui a un désir qui est une passion, qui est mû par la crainte (ou tout autre sentiment triste), on ne doit pas dire qu’il veut ou qu’il agit par vertu (cf. Prop. 58).


Proposition VII. — La Proposition 7 justifie en quelque mesure l’usage dans les rapports des hommes entre eux des menaces, des promesses et en général des moyens d’action que l’on peut appeler irrationnels : il faut combattre une affection par une autre affection ; cf. les Propositions 14 et 15, et le Scolie de la Proposition 54.


Proposition XVII, Scolie. — Comme dans beaucoup d’autres passages de l’Éthique (voir à ce sujet Léopold, ad Spinozæ opera posthuma), on trouve dans ce Scolie des expressions empruntées à Térence :

Di immortales, homini homo quid præstat ? Stulto intelligens
Quid inter est ?


demande Gnathon dans l’Eunuque (v. 232).

Spinoza qui connaissait bien Térence, qui avait assisté et probablement pris part à la représentation, par les soins de son maitre van den Enden, de diverses comédies de cet auteur (en