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CE QUE C’EST QUE L’OPINION, ETC.

peut donner une règle universelle, mais il cherche la vraie raison de la chose, laquelle, une fois trouvée, ne peut tromper ; et cette raison lui apprend que, en vertu de la proportionnalité des nombres, la chose doit être ainsi et non autrement.

4o  Enfin, le quatrième, qui possède la connaissance absolument claire, n’a besoin ni du ouï-dire, ni de l’expérience, ni de la logique, parce qu’il aperçoit immédiatement par l’intuition la proportionnalité des nombres [1].




CHAPITRE II


CE QUE C’EST QUE L’OPINION, LA FOI ET LA VRAIE SCIENCE.


Nous traiterons maintenant des effets des différentes espèces de connaissances dont nous avons parlé dans notre précédent chapitre, et, pour intro-

  1. Ce chapitre est accompagné dans le manuscrit A des quatre observations suivantes, dont le manuscrit B a supprimé les deux premières et ajouté les deux dernières au texte même, à la fin du chapitre. Ce sont vraisemblablement les notes d’un lecteur, et non de Spinoza lui-même, observation qui doit s’appliquer aussi au plus grand nombre de ces notes marginales (P. J.)

    « 1o  Le premier a une opinion ou une croyance seulement par ouï-dire ; 2o  le second a une opinion ou une croyance par l’expérience, et ce sont les deux formes de l’opinion ; 3o  le troisième est assuré par le moyen de la vraie foi, qui ne peut jamais tromper, et c’est la foi proprement dite ; 4o  le quatrième n’a ni l’opinion ni la foi, mais il voit la chose elle-même et en elle-même sans aucun intermédiaire. »