Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/40

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Le système de la nation armée avait servi peut-être la cause du socialisme, aussi bien en aggravant la charge des impôts qu’en faisant de la caserne un lieu de rapprochement entre ouvriers de la terre et ouvriers de l’usine. Néanmoins, il entretenait dans les foules les sentiments nationalistes, et constituait en faveur des gouvernants une garantie d’immunité à peu près infrangible. Là encore, le droit finit par vaincre ; quand le militarisme eut comblé la mesure des ridicules, des hontes et des horreurs qu’implique son essence même il s’écroula aux applaudissements unanimes des peuples.

Longtemps auparavant, les philosophes avaient déjà démontré les monstruosités de la guerre. Ils l’accusaient de ne rien prouver ; eux, en revanche, prouvaient, chiffres en main, que chaque bataille coûte