Page:Spronck - L’an 330 de la République.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

suicide tendait à devenir un genre de mort normal, si l’on en jugeait d’après les statistiques officielles ; il n’épargnait pas plus les enfants que les adultes ; dès le milieu du IIIe siècle, il était admis par les mœurs et n’étonnait personne. — Les pessimistes se consolaient de cet état de choses en affirmant que le mal était inguérissable ; les optimistes contestaient que ce mal fût un mal, et ils y voyaient une simple manifestation de la liberté individuelle ; les économistes, plus conciliants, voulaient bien admettre que ce mal en soi ne fût pas un mal ; mais ils soutenaient que sa généralisation entraînerait des conséquences néfastes et menacerait les sociétés futures de ne jamais exister.

Le problème de la continuation de l’espèce était en effet un de ceux que