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et ainsi, nous pourrons sans souci la laisser denière nous quand nous devrons partir, vous et moi.

Le Vieux serra longuement la main du docteur ; il ne dit pas un mot, mais son ami put lire dans ses yeux l’émotion et la joie profonde que ses paroles avaient causées.

Pendant cette conversation, Heidi et Pierre étaient auprès de la grand’mère. L’une avait tant à raconter, et l’autre tant à écouter qu’ils en perdaient presque haleine et se pressaient toujours plus autour de l’heureuse vieille : Heidi communiquait à celle-ci tout ce qui était arrivé durant l’été, puisqu’elle avait pu si peu descendre à la cabane du chevrier pendant ce temps.

Des trois, on n’aurait pas pu dire lequel était le plus heureux, soit de leur nouvelle réunion, soit de tous les événements merveilleux qui s’étaient passés. Mais le visage de Brigitte témoignait d’une joie si possible plus grande encore, car, avec l’aide de Heidi, elle venait pour la première fois de débrouiller l’histoire des deux sous perpétuels.

Cependant la grand’mère mit fin à toutes les causeries en disant :