Heidi, qui l’attendait justement, se précipita au-devant de lui en s’écriant :
— Pierre, je sais quelque chose !
— Dis-le, répondit Pierre.
— Il faut à présent que tu apprennes à lire !
— J’ai déjà appris.
— Oui, oui, Pierre, mais ce n’est pas comme ça que j’entends, continua vivement Heidi ; j’entends de manière que tu saches lire ensuite.
— Peux pas, répliqua Pierre.
— C’est ce que personne ne croira plus jamais quand tu le diras, et moi non plus, ajouta-t-elle d’un ton très décidé. La grand’maman à Francfort savait bien que ce n’était pas vrai, et elle m’a dit de ne pas le croire.
Pierre fut très surpris de cette nouvelle.
— Je t’apprendrai à lire, je sais bien comment on fait, continua Heidi ; et quand tu sauras, tu liras tous les jours un cantique ou deux à la grand’mère.
— Peux pas ! grommela Pierre pour la seconde fois.
Pour le coup, Heidi fut indignée de cette opposition obstinée à une chose bonne et juste et qui