nisse d’Endor, celle qui évoqua l’ombre de Samuel en présence de Saül, disoit que de toutes les visions, la plus funeste c’est quand notre propre figure nous apparoît ? Ma sœur, je t’en prie, renvoie la fête, et jette ces roses ; tu détourneras peut-être ainsi le malheur qui te menace !
Comment ton esprit peut-il s’occuper de pareilles chimères ? es-tu donc encore dans les ténèbres de l’ignorance, pour que de semblables pensées s’offrent à toi ?
Un cœur timide devine mieux le mystère qu’un esprit présomptueux. Qu’y a-t-il donc de si clair ici-bas que l’homme puisse expliquer ? l’obscurité couvre même les cieux ; ils en sont revêtus comme d’un habit de deuil ; et toi, ma sœur, tu crois tout voir et tout comprendre.
Regarde, Semida, comme elle est charmante au milieu de ces fleurs, comme une fête lui sied bien ! déjà le nuage qui voiloit ses regards se dissipe. Cher enfant, la salle te paroît-elle bien ornée ?