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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/134

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LA SUNAMITE.

LA SUNAMITE.

Et ceux qui sont encore sur la terre, que peuvent-ils pour l’objet qu’ils adorent et que la mort a frappé ?

GUEHAZI.

Recommander à Dieu sa vie nouvelle, souffrir en silence et se résigner, afin que les vertus de la mère obtiennent le séjour du ciel pour l’enfant.

LA SUNAMITE, se retournant vers le lit de sa fille.

Eh bien ! Semida ! Semida, voilà ta mère ; il dit que tu peux m’entendre, il dit que tu vois mes pleurs ; il fait plus, il assure que Dieu te protége encore, et que mon courage peut te servir. Eh bien ! j’en ai du courage ; j’existe encore, je suis auprès de toi, mon enfant ; et, compagne fidèle de ta pâle beauté, j’implore avec soumission le Dieu des vivans, puisqu’il est aussi le Dieu des morts.

LA SŒUR.

Ah, ma sœur ! Guehazi, la crois-tu plus calme ?

GUEHAZI.

Elle est soumise à la volonté du Très-Haut.

LA SŒUR.

Ô ciel ! que vois-je ? c’est Élisée !