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Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/165

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NÉRINE.

Sans doute. Mais savez-vous que vous me faites peur ! Monsieur, seriez-vous malade ? vous allez devenir un savant.

LE CAPITAINE.

Non. Sois tranquille, mon enfant, il n’y a rien à craindre ; mais aujourd’hui je dîne avec d’anciens camarades, et je voulois savoir une petite anecdote pour les amuser.

NÉRINE.

Une petite anecdote ! L’histoire d’Ésaü, tout le monde la sait.

LE CAPITAINE.

Ne crois pas cela ! ne crois pas cela ! On oublie tout en mer, et quand on revient, il est toujours agréable de se rappeler ses études.

NÉRINE.

Eh bien donc ! laissez vous toucher pour Derval ; il vous contera tout ce que vous voudrez.

LE CAPITAINE.

Oui, dans sept ans. C’est à merveille ; ma fille a seize ans, Derval en a vingt-trois ; il fera sept campagnes, et à son retour, je lui raconterai les miennes : alors il sera en état de