Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/251

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bien des siècles dans ma famille ; mais j’ai beaucoup de dettes, ah ! beaucoup

M. DE LA MORLIÈRE.

Étoit-ce l’usage en France ?

LE COMTE.

Universel.

M. DE LA MORLIÈRE.

En ce cas il faut s’y soumettre. Vous ne voulez pas cependant, je pense, ruiner ni vous ni ma fille ?

LE COMTE.

Non assurément, non ; c’est un vieux genre ; on ne se ruine plus ; on a senti que l’argent étoit nécessaire à l’élégance même, et l’on tâche d’être le plus riche qu’on peut, parce que la fortune a de la grâce.

M. DE LA MORLIÈRE.

Sans doute ; mais, à mon grand regret, j’ai bien peu d’argent comptant.

LE COMTE.

Tant pis ; c’est le plus agréable. Je voudrois, par exemple, que vous m’en vissiez dépenser ; la façon dont je m’y prends vous plairoit.

M. DE LA MORLIÈRE.

Oui, si c’étoit le vôtre, mais le mien…