Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/280

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aime tant ! il est bien plus fait pour vous que moi ; il est romanesque comme vous : moi je suis d’une raison parfaite ; l’esprit de votre cousine ressemblera bien mieux au mien.

SOPHIE.

En êtes-vous bien sûr ?

LE COMTE.

Je le serai quand je l’aurai vue.

SOPHIE.

Eh, bien ! monsieur, comme sa fortune est beaucoup plus considérable que la mienne…

LE COMTE.

Ah ! vous dites là précisément ce qui m’empêchera de rendre à monsieur votre père sa parole.

SOPHIE, à part.

(Ah ! ciel, qu’allois-je faire ?) Vous êtes trop généreux, monsieur le comte ; la dot considérable de ma cousine, et qui doit être payée comptant, n’est point du tout, je le pense, une raison pour que votre délicatesse vous défende de la demander en mariage ; car je ne pourrois m’unir à vous qu’en étant sûre de posséder votre cœur sans partage ; et si vous ne sentez pas une passion pour moi qui vous