Page:Staël - Œuvres inédites, II.djvu/294

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qui ne se mettoit en avant sur rien, qui ne manquoit à aucune convenance ; enfin une vraie poupée de carton, tandis qu’il y en a tant de vivantes. Pardonnez-moi cette petite vengeance ; et vous qui avez si souvent accablé de ridicules mon pays et ses habitans, souffrez qu’une femme allemande, sans que cela tire à conséquence pour l’avenir, ait pu vous plaisanter une fois avec quelque avantage. J’aime Frédéric, et je ne vous conviens pas : si cependant vous persistez à vouloir de moi, je ne me considère pas comme libre, et je suis prête à tenir la parole que vous avez rendue à mon père. Ainsi donc tout dépend de vous : vous êtes, je le sais, vraiment noble et généreux ; je remets mon sort entre vos mains.

LE COMTE.

Mademoiselle, puisque vous vous en remettez à moi, je me conforme en tout à vos vœux ; mais permettez-moi d’espérer qu’il est des femmes moins malicieuses que vous, sans être pour cela des mannequins.


FIN DU MANNEQUIN.