« Apollon, que veux-tu de moi ? quel hymne des mortels peut ajouter à ta splendeur ? Tes rayons sont ta couronne, et le ciel est le parvis de ton temple. La terre n’existe que par toi : cette vaste mer, qui te dispute ton empire, se glaceroit comme la mort si tu ne la visitois pas de ta chaleur. La parure des fleurs, la richesse des moissons, la vie même de l’homme est ton ouvrage, et chaque étincelle vient de ton foyer immense.
« Le génie aussi, le génie, ô mon divin maître ! vient de toi ; ces contrées fortunées que tu préfères sont seules décorées par les arts et la poésie. Cette Grèce sur laquelle ton char s’arrête avec complaisance, c’est la lyre d’Amphion qui a peuplé ses villes ; ce sont les chants d’Orphée qui ont rassemblé les hommes épars sur la terre.
« Ah ! puissance de la musique, combien vous êtes merveilleuse ! Faut-il marcher à la guerre, vous remplissez le cœur d’une noble fureur ; et les dangers et la mort, loin d’effrayer l’âme tremblante, satisfont les intrépides désirs qu’un rhythme généreux fait naître. Mais au milieu de ces passions véhémentes, quand des airs plus doux se font en-