Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/10

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chapelle du palais, où il devait dire une messe de recommandation pour l’Empereur, conjointement avec l’Archimandrite Épiphane. À un moment donné de la messe, le Père Jean récita une prière pour la guérison de l’Auguste Malade.

L’Empereur se sentit mieux pendant les jours suivants et, d’après ce que le Grand Duc héritier lui fit savoir après le déjeuner du dimanche auquel il fut invité, Sa Majesté aurait dit qu’elle avait senti la force de sa prière.

Cependant le Père Jean attendait une invitation pour se présenter chez Sa Majesté. Ce fut le quatrième jour après son arrivée, c’est-à-dire le 11 octobre, qu’il fut appelé auprès d’Elle, à 11 h. du matin. À son entrée dans le cabinet de travail de l’Empereur, Sa Majesté le reçut debout, en manteau militaire. Le Père le salua profondément et lui dit : « Sire, j’appelle sur vous la bénédiction de Notre-Seigneur Jésus-Christ dont l’avènement manifestera en son temps celui qui doit être souverainement heureux ; il est le seul puissant, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs ; Lui seul possède l’immortalité ; Lui seul habite une lumière inaccessible, que nul des hommes n’a vue et ne peut voir ; à Lui honneur et pouvoir dans l’éternité. Amen.[1] » Puis il remercia l’Empereur d’avoir bien voulu lui permettre de venir à Livadia et de le recevoir. Sa Majesté lui répondit qu’il n’avait pas osé l’inviter lui-même à venir dans un pays si éloigné. « Mais, ajouta-t-il, lorsque la Grande Duchesse Alexandra

  1. Cf I. Timoth. vi, 15. 16.