Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/102

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Il est impossible à ceux qui en font partie de s’affranchir des conditions qui les relient des uns aux autres. Nous sommes donc obligés de nous pardonner mutuellement. Voyez notre propre corps : lui aussi a des organes qui fonctionnent au profit d’autres organes. Par exemple, l’estomac travaille aux dépens de la tête ou aux dépens des mains et des pieds. Il en est de même dans la société. Mais le principal c’est de se rappeler que tout nous vient gratuitement de Dieu, que nous sommes des débiteurs insolvables et qu’il nous le pardonne charitablement, pourvu que nous agissions de même envers nos semblables. Pardonnons donc sincèrement à ceux qui nous offensent : offrons à Dieu chaque jour ce sacrifice et soyons tous unis d’amour. Repoussons le désir d’agir selon notre volonté, ne nous laissons pas aller au désordre de nos passions, et soumettons-nous entièrement à la volonté de Dieu. Nous sommes l’image de Dieu ; or, Dieu est amour (Joan. IV. 9). Travaillons donc de toutes nos forces à faire que notre vie soit constamment l’image de l’amour ! Ô Seigneur, aidez-nous ! Quant aux choses de la terre, aux aliments aux vêtements, à l’argent, considérons-les comme de la poussière et ne permettons pas que cette poussière nous fasse offenser Dieu, en nous poussant à la discorde et à toute sorte de mal envers notre prochain. Oserons-nous vendre notre Seigneur pour un peu de nourriture et d’argent ? À nous de choisir entre Dieu et la chair. Il est impossible d’adorer et de servir deux dieux à la fois. Or, la chair nous dicte des lois en tout contraires aux lois de Dieu. Ses lois à elles sont — la gourmandise, l’intempérance, l’espérance fondée sur la bonne chère, l’argent, l’avarice, le regret que l’on éprouve de donner quand il s’agit de venir en aide à son prochain, les dissensions, la haine et l’envie pour des questions du boire et du manger, l’indifférence pour le malheur d’autrui, etc. Comment devons-nous