Page:Staerk - Le P. Jean de Cronstadt, vol. I, 1902.djvu/118

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et l’amour te soient accordés. Tu n’as pas encore demandé cette faveur comme tu dois la demander, avec ardeur et avec instance. Tu n’as pas encore formé la ferme résolution de les obtenir. Et bien, prends-la et dis : Voici, j’ai commencé.[1].

Le Seigneur est pour moi tout. Il est la force de mon cœur et la lumière de mon intelligence ; il pousse mon cœur vers tout ce qui constitue le bien ; il le fortifie, il m’inspire les bonnes pensées, il est ma paix et ma joie. Il est ma foi, mon espérance et mon amour ; il est ma nourriture, ma boisson, mon vêtement, ma demeure. Comme une mère est tout pour son enfant, — discernement, volonté, vue, ouïe, nourriture, boisson… — de même le Seigneur est pour moi tout, lorsque je lui suis entièrement fidèle. Mais, hélas ! lorsque je me détache de lui, le démon s’introduit dans mon cœur et si je ne portais pas le regard de mon âme vers le Seigneur, si je n’invoquais son secours aux moments de ma détresse, le démon, comme cela m’arrive, m’aurait rempli de toute espèce de mal : de colère, de découragement, d’impuissance pour tout ce qui est du ressort du bien, de désespérance, de haine, d’envie, d’avarice, de blasphème, de toutes sortes de méchantes et mauvaises pensées, de dédain envers tous. En un mot, c’est lui qui devient dans des moments pareils mon intelligence, ma volonté, ma vue, mon ouïe, mon goût. Espère donc dans le Seigneur : il est celui qui Est, le Maître Suprême, sans borne dans sa sainteté, dans sa puissance, dans sa clémence, dans sa miséricorde, dans sa générosité et dans sa sagesse.[2].

— Les forces de l’homme, tant spirituelles que corporelles, se perfectionnent, augmentent et se fortifient

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