qui possède, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, on lui ôtera même ce qu’il semble avoir.[1].
— Rappelle-toi les paroles de l’Écriture Sainte : ne vous laissez point vaincre par le mal, mais triomphez du mal par le bien (Rom. XII, 21). On t’injurie, on t’irrite, on t’accable de mépris et de colère, ne le rends pas aux autres avec la même monnaie ; mais sois bon, doux, affable, respectueux et charitable envers ceux qui se comportent indignement envers toi. Si tu te révoltes de ton côté, si tu réponds avec irritation, avec rudesse, avec mépris, c’est-à-dire d’une manière peu charitable, tu peux être considéré comme vaincu, et ceux qui t’ont offensé ont le droit de te dire : Médecin, guéris-toi toi-même (Luc. IV, 23) ; ou : Pourquoi voyez-vous une paille dans l’œil de votre frère, et ne voyez-vous pas une poutre dans votre œil ? Ôtez premièrement la poutre de votre œil (Matth. VII, 35). Ne sois pas étonné si tu te vois souvent exposé à des méchancetés de la part de ceux qui t’offensent, car ils remarquent ta faiblesse et ne manquent pas de t’irriter pour leur bon plaisir. Ne vous laissez point vaincre par le mal, mais triomphez du mal par le bien. Montre à celui qui t’a offensé que ce n’est pas toi, mais lui-même qui est l’offensé ; plains-le sincèrement de ce qu’il se laisse si facilement dominer par les passions, de ce qu’il se trouve moralement malade. Que ta douceur, ta charité envers lui croissent avec ses injures, ses vengeances et sa haine ; alors tu peux être sûr que tu l’auras vaincu. Le bien est toujours plus puissant que le mal, et par conséquent il est toujours victorieux. Rappelle-toi encore que nous sommes tous des êtres faibles, que nous nous laissons facilement dominer par chaque passion, et, pour cette raison, sois doux et complaisant envers ceux qui te font du tort, sachant que
- ↑ Page 172.